Obstacle – Baptiste Le Clerc : “J’arrive à un carrefour de ma carrière”.

Après avoir passé deux mois en Irlande cet hiver, chez Gordon Elliott, dont une semaine chez Joseph O’Brien, Baptiste Le Clerc a fait un retour gagnant en France, à Pau, en montant Miss Kent, entraînée par David Cottin.

Cette première expérience à l’étranger a permis à Baptiste Le Clerc de perfectionner ses compétences, de rencontrer de nouvelles personnes et de s’immerger dans une culture différente. Cela lui a également permis de faire le point sur ses réalisations et d’aborder l’avenir avec un regard nouveau. “Ce fut une expérience enrichissante, tant sur le plan professionnel que personnel”, dit-il encore charmé par cette expérience. “J’ai découvert la richesse de la culture irlandaise et rencontré des gens merveilleux. Il était temps pour moi d’explorer quelque chose de nouveau, et je sentais que j’avais besoin d’un souffle d’air frais. Inconsciemment, c’est ce que je recherchais et c’est ce que j’ai réussi à faire. Cette expérience m’a permis de prendre du recul et, si je devais imaginer la situation, j’ai l’impression d’avoir pris de la hauteur et survolé ma vie. C’est une sorte d’introspection, pour faire le point sur mon parcours, comment j’en suis arrivé là, mais surtout, je veux être fidèle à moi-même et comprendre dans quelle direction je veux aller.”

“En Irlande, je retiendrai à jamais l’accueil chaleureux qui m’a été réservé”
Le séjour en Irlande pour le jockey basé à Royan s’est révélé instructif. “J’ai absorbé tout ce que j’ai vu. Certes, l’état d’esprit et la manière de faire sont différents des nôtres, mais finalement rien n’est à l’opposé de ce que nous connaissons en France. La méthode change, mais le résultat reste le même. Je retiendrai à jamais l’accueil chaleureux qui m’a été réservé, étant rapidement considéré et accepté au sein de l’écurie. À l’avenir, je m’efforcerai de faire de même lorsque des jockeys étrangers viendront à Royan, car il n’est pas facile de s’intégrer dans un nouvel environnement.”

Trois jours après son arrivée chez Gordon Elliott, le nom du jockey, détenteur de 185 victoires en obstacles, dont 6 groupes, parmi lesquels se trouve le Prix Ferdinand Dufaure (groupe I), remporté à Auteuil avec Altesse du Berlais, était déjà inscrit sur un programme de courses. “Un de mes objectifs en arrivant dans cette nouvelle écurie était de concourir le plus rapidement possible, et c’est ce qui s’est passé. J’ai monté huit fois, terminant deuxième une fois et troisième deux fois. Je me suis régalé. Évidemment, c’est moins tactique qu’en France. En France, il y a des trajectoires à suivre, il faut équilibrer son cheval avant chaque obstacle, ce qui est différent en steeple, contrairement à la Grande-Bretagne.”

Cette expérience de deux mois a répondu aux questions d’un jeune homme de 22 ans qui s’était fixé un certain nombre d’objectifs. “Aujourd’hui, je veux me concentrer principalement sur ma carrière de jockey. Issu d’un milieu de courses avec un père (Armel) entraîneur, j’ai su très tôt que je deviendrais jockey. J’ai donné les moyens d’y parvenir. Tout était écrit à l’avance, et avec le temps, j’ai probablement oublié les raisons pour lesquelles j’ai choisi ce métier après six ans d’expérience. Je me fixe pour objectif d’être meilleur que je ne l’ai été jusqu’à présent et de travailler dur pour y parvenir.”

Issu du milieu des courses, Baptiste explique avoir rapidement été pris dans une routine où tout se déroulait parfaitement bien, sans se plaindre. “Mon quotidien était bien rodé, et je n’avais pas le temps de m’arrêter. Un changement était nécessaire. Partir à l’étranger pour vivre autre chose était la seule solution pour sortir de ma zone de confort.”

Formé depuis l’âge de 16 ans par Guillaume Macaire, puis par Hector de Lageneste, le jeune homme veut maintenant prendre du recul et s’offrir un peu plus de liberté, comme il l’explique : “Ce que j’ai appris à Royan auprès de mon mentor restera la base de mon savoir-faire. J’arrive à un tournant de ma carrière. J’ai besoin de passer à la vitesse supérieure. J’ai envie d’explorer de nouveaux horizons, de collaborer un peu plus avec de nouvelles écuries.”

Vers de nouveaux horizons:

Après de longues discussions avec Guillaume Macaire et Hector de Lageneste, qui ont très bien compris le message de l’intéressé, plusieurs choses émergent : “Je suis maintenant un jockey indépendant, ouvert à toutes les propositions. Cependant, je me suis engagé à venir travailler avec les chevaux à Royan au moins deux jours par semaine. J’ai commencé de nouvelles collaborations avec David Cottin et Noel George & Amanda Zetterholm. Je m’organiserai pour être présent à Chantilly en début de semaine et terminerai celle-ci à Royan. Mon objectif est de consolider ces nouveaux accords, sans précipiter les choses, pour qu’ils soient durables.”